Appel pour un contrôle mondial démocratique des institutions financières et économiques

La communauté mondiale fait face à un énorme bouleversement économique et social déclenché par la crise financière mondiale. La réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement est sérieusement menacée. Les plus pauvres dans le monde sont les plus touchés. Des répercussions potentiellement graves sont à craindre sur la stabilité politique et la démocratie. La situation exige des réactions mondiales rapides et efficaces. Un cadre institutionnel approprié doit être mis en place pour réguler et réorienter le système financier.
Les institutions multilatérales telles que le Groupe de la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Organisation mondiale du commerce ont créé des politiques mondiales dont l’impact sur le commerce international, la finance et les économies nationales est énorme. A ce moment critique, nous devons nous assurer que le nouveau système d’institutions internationales monétaires, financières et économiques soit suffisamment bien choisi, plus crédible, légitime, transparent, responsable, représentatif, réactif et plus démocratique. La création de ce système réformé doit garantir aux citoyens du monde, qui sont concernés par ses politiques et ses prises de décisions, de pouvoir faire entendre leur voix au cours des processus d’élaboration, d’application et d’évaluation de ces politiques. Cette tâche doit être soutenue par la création d’un organe mondial composé de représentants élus.
La création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies devrait représenter une part importante du nouveau système de gouvernance internationale financière et économique. Cette assemblée pourrait initialement avoir une fonction largement consultative. A long terme, elle pourrait exercer un authentique contrôle mondial sur les institutions du système. Une telle assemblée pourrait :
superviser les politiques financières et économiques du système, ainsi que leurs liens avec et leur impact sur d’autres domaines tels que le développement durable, l’approvisionnement alimentaire, l’éducation, la santé ou l’éradication de la pauvreté ;
contribuer à sensibiliser la population aux événements critiques avant qu’ils n’éclatent ;
fonctionner comme un organisme de surveillance pour garantir l’application effective des réformes et réglementations ;
rassembler les remarques et commentaires émis au niveau local et par la société civile, en portant une attention particulière aux plus faibles, aux plus pauvres et aux moins privilégiés ;
avoir voix au chapitre lors de l’élection des directeurs exécutifs des institutions du système ;
contribuer à la recherche d’une solution aux problèmes mondiaux les plus urgents.
Nous en appelons aux Nations Unies et aux gouvernements des Etats membres de ces dernières pour soutenir la création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies au cours des délibérations concernant la réforme des institutions internationales monétaires, financières et économiques auxquelles ils prendront part. Nous encourageons la Commission d’experts sur la réforme du système international monétaire et financier, créée par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, de bien vouloir considérer cette proposition et de la soutenir officiellement. Nous en appelons à toutes les organisations, à tous les décideurs et les citoyens préoccupés par les intérêts communs mondiaux pour qu’ils soutiennent cet appel.
Publié le 1er avril 2009

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