
Un monde, un parlement : « L'Assemblée Générale » à Berlin veut donner une voix aux sous-représentés
Le Modèle "Parlement Mondial" s’est réuni du 3 Novembre au 5 Novembre au théâtre Schaubühne à Berlin, réunissant 60 délégués / Un projet artistique vise à combler le "fossé".
“Malgré des implications économiques et politiques partout sur la planète, il n’y a pas ni institutions légales efficaces, ni structures démocratiques suffisantes au niveau global pour réguler le marché mondial, engager des poursuites pour des infractions au droit international, renforcer les droits de l’homme ou orienter le développement écologique dans la bonne direction », a expliqué le metteur en scène suisse Milo Rau vendredi dernier à Berlin à l’occasion de l’ouverture des « l’assemblée générale », organisée par lui et son équipe.

Milo Rau à la séance d’ouverture de "l’Assemblée générale"
La conférence a été annoncée comme « le premier Parlement Mondial dans l’histoire de l’humanité » et, selon Milo Rau, elle vise à combler un « fossé global » en faisant entendre les voix de ceux qui sont affectés par les décisions politiques mais qui ne sont pas inclus dans le processus de décision.
L’objectif de l’Assemblée Générale est de "faire entendre les voix de ceux qui sont sous-représentés, le "Tiers-Etat" : les travailleurs immigrants, les enfants et les générations futures, les victimes de guerre, les travailleurs du textile, les mineurs, les agriculteurs, les réfugiés économiques et climatiques, les victimes de l’écocide, les océans, l’atmosphère, les animaux et plantes."
Dans son discours, Rau fait référence à la révolution française et la constitution de l’assemblée nationale par le Tiers-Etat en 1789.
Une Charte pour le 21e siècle
Environ 60 délégués se sont réunis pendant 2 jours et demi devant l’auditorium bondé du théâtre Schaubühne à Berlin pour échanger des points de vue sur la question "quelle est notre position en tant que communauté mondiale et quelles mesures faut-il prendre- d’un point de vue social, écologique, technologique et politique."
Pendant les cinq séances plénières, l’application des droits de l’Homme, les interventions militaires, la régulation de l’économie mondiale, la migration et les contrôles aux frontières, ainsi que les biens communs culturels et naturels ont été discutés.
Finalement, une "prise du Reichstag" et la présentation d’une charte pour le 21e siècle avait été planifiées pour le 7 novembre. Les revendications stipulées dans la Charte s’adressent particulièrement au Bundestag allemand qui a été élu en septembre.
Dans un discours à la séance d’ouverture, Andreas Bummel, le représentant de la campagne internationale pour une assemblée parlementaire à l’ONU (UNPA), a demandé la création d’un "Parlement Mondial, élu démocratiquement par tous les citoyens du monde", qui aurait pour compétence "de prendre les décisions contraignantes sur les enjeux qui affectent l’humanité dans son ensemble".
“L’Assemblée Générale” a été organisée par le "International Institute of Political Murder" (IPM) en coopération avec le théâtre Schaubühne à Lehniner Platz à Berlin. Le projet a été parrainé par la fondation culturelle fédérale allemande, la ville Berlin et le centre fédéral allemand pour l’éducation politique.
Le "European Center for Constitutional and Human Rights" (ECCHR), "Medico International", la fondation "Rosa Luxemburg Stiftung" ainsi que "Brot für die Welt" ont été désignés comme les soutiens de la société civile les plus importants. Le grand nombre de soutiens inclut "Democracy Without Borders", l’organisation hôte de la campagne UNPA.
La conférence a été diffusée en direct dans cinq théâtres à Paris, Gand, Bruxelles, Hambourg et Munich. Des nombreux rapports ont été publiés dans les médias germanophones, tels que Deutschlandfunk, Berliner Zeitung, Luzerner Zeitung, SWR2 et Spiegel Online.
Images : Schaubühne
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