Un débat sur un Parlement mondial à Washington D.C.
Du 19 au 21 mars, à l’occasion de la réunion annuelle à Washington D.C. de l’organisation Citizens for Global Solutions (CGS), le groupe de réflexion de cette dernière, l’Institut fédéraliste mondial, a consacré une session plénière à discuter du thème Le monde est-il prêt pour une Assemblée parlementaire ? La commission était composée de quatre intervenants : Faye Leone, chargée de programmes pour la gouvernance démocratique internationale au Mouvement fédéraliste mondial ; Jeffrey Laurenti, chargé de recherche et directeur du programme de politique étrangère à la Fondation Century ; Andrew Strauss, professeur de droit international à la Faculté de droit de la Widener University ; et Fernando Iglesias, membre du Parlement à la Chambre des députés de la nation argentine. La session a été modérée par Joseph Schwartzberg, professeur émérite de géographie à l’Université du Minnesota.
Mme Leone a donné un aperçu de l’histoire du mouvement pour la création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies (APNU) et a souligné le décalage clé entre la taille d’une assemblée parlementaire et la taille des circonscriptions représentées. M. Laurenti a ensuite fait part de son scepticisme à propos du succès d’une APNU : son objection principale étant que si plus de la moitié des pays du monde fonctionnent sous un régime non démocratique, quelle autorité une APNU possèderait-elle et pourquoi de convenables dirigeants y participeraient-ils ?
Le Dr. Strauss a déclaré que le statu quo international ne représente pas les peuples et ne possède donc pas l’autorité nécessaire pour traiter de manière efficace les menaces mondiales telles que l’annihilation nucléaire. Admettant que M. Laurenti avait raison sur le fait qu’initialement le pouvoir de prise de décision ferait défaut à une APNU, Strauss a argumenté que celle-ci acquerrait plus d’autorité en représentant les citoyens, ce qui finirait par lui conférer un pouvoir politique. Selon la même logique, M. Iglesias a utilisé le mot espagnol « parlamento », dérivé du mot latin signifiant « parler », afin d’insister sur le fait qu’un parlement est un endroit où l’on discute, même si une action n’en découle pas immédiatement. Il a ensuite cité plusieurs cas historiques, comme l’abolissement de l’esclavage, où le changement social semblait impossible mais a finalement été atteint par le biais du débat public et de la pression politique.