Un meeting international à New York discute de la création d’un parlement mondial

30. octobre 2009

Lors d’un meeting au siège des Nations Unies à New York, il a été discuté de la progression des efforts internationaux visant à la création d’une assemblée parlementaire mondiale. Lundi, environ 60 participants provenant de 19 pays, dont 12 parlementaires et de nombreux représentants d’organisations non gouvernementales faisant partie de la Campagne pour la création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies (CCAPNU), ont assisté à cet événement afin d’échanger leurs expériences et points de vue.

Lors de son discours de bienvenue, la sénatrice Sonia Escudero, secrétaire générale du Parlement latino américain, a fait remarquer que les Nations Unies, fondées en 1945, « reproduisent un ordre international séculaire ». La sénatrice Escudero a déclaré : « L’un des défis que les Nations Unies devront relever afin de ne pas devenir obsolètes est de réaliser sa propre réforme. Il est impératif d’entreprendre une réforme intégrale des Nations Unies, en prenant en compte le fait que toute institutions représentative, c'est-à-dire tout institution démocratique, doit être dotée d’une structure qui honore cette caractéristique. Il est clair que la création d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies constituerait une étape décisive vers la consolidation de la dimension démocratique du système onusien ».

Jo Leinen, membre du Parlement européen, a insisté sur le soutien de longue date apporté par le Parlement européen à la création d’une APNU. La résolution la plus récente a été adoptée en juin 2005. M. Leinen a signalé qu’un nouvel effort visant à réitérer le soutien du Parlement sera fait au sein de la nouvelle législature actuelle. Un représentant de la Chambre des députés d’Argentine, Fernando Iglesias, a fait état d’une résolution appelant à la création d’une APNU adoptée par son Parlement en août de cette année. M. Iglesias a préconisé que les personnes participant à la campagne établissent de manière intensive des contacts avec la société civile et le monde académique afin de développer la prise conscience publique. Mike Sebalu, membre de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est, cautionne également cette approche. Selon lui, « il est crucial de communiquer avec la masse critique de sympathisants originaires de tous milieux ».

Andreas Gross, parlementaire suisse et leader du Groupe socialiste de l’APCE, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a présenté un rapport sur la réforme des Nation Unies adopté par l’APCE il y a quelques semaines de cela et a fait remarqué que la modernisation de l’ONU devra nécessairement comprendre une dimension parlementaire. En prenant le Conseil de l’Europe comme exemple, M. Gross a insisté sur le fait que la pertinence de l’existence de l’ONU est à long terme menacée si une Assemblée parlementaire n’est pas créée. « Si le Conseil de l’Europe était seulement une organisation gouvernementale, sans organe parlementaire, son importance aurait complètement diminué aujourd’hui », a déclaré M. Gross.

La session de l’après-midi s’est focalisée, entre autres, sur un débat sur le concept d’Assemblée parlementaire onusienne et plus précisément sur les modèles de répartition des sièges à l’APNU. Andreas Bummel, le président du Comité pour une ONU démocratique, a présenté une communication sur ce sujet. Il a souligné que le rapport démontre la faisabilité de ce projet, ainsi que l’existence d’options réalistes et pragmatiques. Joseph Schwartzberg, professeur émérite de l’Université du Minnesota, a présenté sa propre approche progressive à la création d’une APNU, et a exposé sa suggestion de répartir les sièges selon la taille de la population l’égalité et la part de droits d’adhésion à l’ONU. Andrew Strauss, professeur de droit à l’Université Widener a avancé des arguments selon lesquels une APNU devrait être créée au moyen d’un traité indépendant, plutôt qu’en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée générale de l’ONU.

L’impression générale des participants au meeting a été que la campagne a pris un élan politique considérable au cours des deux dernières années et demie, c'est-à-dire depuis son lancement en avril 2007. L’événement a été filmé par l’équipe de Lisa Russell, qui a récemment gagné un Emmy Award, et travaille sur un documentaire sur les relations entre les Etats-Unis et l’ONU.