
L'Australie devrait soutenir la création d'un parlement mondial selon le Parti écologiste
Dans un discours au National Press Club le 29 juin dernier, le responsable des Verts australiens, le sénateur Bob Brown, a exprimé son soutien à la création d'un parlement mondial. Comme les Verts contrôlent l'équilibre du pouvoir au Sénat australien, la position des Verts
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Sénateur Bob Brown |
Image: Australian Greens |
aura potentiellement un impact sur la politique gouvernementale.
« Le gouvernement Howard a soutenu les invasions de George W. Bush en Irak et en Afghanistan pour la cause de la démocratie. » a affirmé le sénateur Brown, « Alors pourquoi ne devrions-nous pas à présent nous joindre aux initiatives en Europe et aux Nations Unies en faveur d'une assemblée mondiale des peuples basée sur le principe d'une personne, une voix, une valeur ? ». Un tel parlement mondial qui, selon le sénateur Brown, « pourrait être ici même, en Australie », s'attaquerait « à des problèmes internationaux comme la prolifération nucléaire, la spéculation monétaire, la destruction des écosystèmes marins et ces milliards de personnes qui pourraient être nourries et alphabétisées si seulement le dixième des dépenses militaires mondiales était envoyé pour les secourir ».
En réponse à la question d'un journaliste, le sénateur Brown a fait remarquer que le sujet restait « conceptuel » pour le moment. Il a noté qu'une gouvernance mondiale fondée sur un parlement mondial représentatif ne se produirait pas de son vivant. Cependant, « Pourquoi l'Australie ne devrait-elle pas être au centre de ce qui deviendra de façon inéluctable une gouvernance mondiale parlementaire dans le futur », a-t-il fait valoir, si « nous, en tant qu'êtres humains, souhaitons vivre ensemble sur notre merveilleuse planète et cheminer avec optimisme vers l'avenir ? ». Il a ajouté que des décisions consensuelles devront, à l’évidence, être prises.
Discours au National Press Club à Youtube. Commentaires sur parlement mondial à 10:30 et 40:30.
Une Assemblée parlementaire des Nations Unies
Andreas Bummel, Secrétaire général de la Campagne internationale pour une Assemblée parlementaire des Nations Unies, basé à Berlin (Allemagne), a fait remarquer qu'une Assemblée parlementaire des Nations Unies serait un premier pas pragmatique vers la vision d'un parlement mondial. « La mise en place d'une assemblée parlementaire à l'ONU serait en principe possible après seulement quelques années de préparation. » a affirmé Monsieur Bummel.
« Ce n'est pas une utopie. Une expérience significative au niveau régional existe et nous pouvons puiser dans cette expérience. Par exemple, il y a le Parlement européen, le Parlement panafricain, le Parlement du Mercosur, de même que l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe qui comprend cinquante-six Etats et qui s'étend de Vancouver à Vladivostok. Une partie du scepticisme qui a été exprimé en Australie pourrait trouver sa source dans le manque d'expérience de ce pays au sein de tels organismes. » a-t-il noté.
« Nous espérons que l'Australie rejoindra les efforts pour une Assemblée parlementaire des Nations Unies. La démarche du sénateur Brown survient au bon moment. Tout récemment, le Parlement européen a appelé les vingt-sept ministres des Affaires étrangères de l’UE à promouvoir une Assemblée parlementaire des Nations Unies à la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU », a ajouté Monsieur Bummel.
Le soutien du public en Australie
Un sondage d'opinion mené par GlobeScan en 2005 dans dix-huit pays a établi qu'en Australie, 56 % des personnes interrogées étaient en faveur de l'idée d'un « nouveau Parlement de l'ONU », tandis que 35 % s'y opposaient. L’une des questions posées dans ce sondage était : « Pouvez-vous dire si vous êtes favorable ou opposé à la proposition de créer un nouveau Parlement de l'ONU, composé de représentants élus directement par les citoyens, ayant des pouvoirs égaux à l'Assemblée générale actuelle, laquelle est contrôlée par les gouvernements nationaux ».
Image du haut : le sénateur Bob Brown lors d'une conférence de presse à Mars 2011, Source: Australian Greens