
Des experts de l’ONU soutiennent la création d’une Assemblée Parlementaire des Nations Unies
Six experts de l’ONU, mandatés par la Commission des Droits de l’Homme siégeant à Genève, ont apporté durant les dernières semaines leur soutien à l’établissement d’une Assemblée Parlementaire des Nations Unies (abrégé en UNPA, United Nations Parliamentary Assembly).
D’après le Kenyan Maina Kiai, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit de réunion pacifique et d’association, « une faiblesse de l’ONU est que ses états membres sont représentés seulement par leur branche exécutive. L’implication d’acteurs traditionnels tel que les parlementaires ou la société civile est cruciale pour démocratiser l’ONU ».
Le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion ou de conviction, l’allemand Heiner Bielefeldt, a noté que l’ONU était « destiné à être un espace ouvert d’échanges avec la société civile et de nombreuses autres parties prenantes ». Observant « l’importance du travail pour la promotion de la liberté de religion ou de conviction effectué par des parlementaires partout dans le monde », il a indiqué croire « au grand potentiel d’une Assemblée Parlementaire des Nations Unies pour renforcer le système onusien ».
Le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, le turque Hilal Elver, a indiqué que « 795 millions de citoyens du monde souffrent chroniquement de la faim. Une assemblée parlementaire des Nations Unies, élue, pourrait être un moyen de donner aux membres les plus vulnérables de notre communauté globale une voix mieux audible, afin que les causes systémiques de leur misère puissent être traitées plus efficacement ».
En 2013, l’expert indépendant de l’ONU pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, Alfred de Zayas, a recommandé que l’ONU conduise une étude sur la manière dont un parlement mondial pourrait faire progresser la participation des citoyens et des états à la gouvernance mondiale.
Confirmant son soutien à la proposition, il a souligné aujourd’hui qu’une “Assemblée Parlementaire des Nations Unies est nécessaire pour progresser vers un ordre international plus démocratique et équitable. Transparence, responsabilité et état de droit seront plus respectés lorsque le peuple pourra participer pleinement au processus de décision.
Par ailleurs, l’appel international pour une UNPA a été récemment appuyé par Victoria Tauli-Corpuz, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit des peuples autochtones, ainsi que par François Crépeau, rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants (en sa capacité de professeur de l’université de McGill).
D’autres soutiens éminents de la campagne, ayant un lien avec l’ONU, incluent l’ancien Secrétaire Général de l’organisation Boutros Boutros-Ghali, les anciens vice-secrétaires généraux Ibrahim Gambari, Shashi Tharoor, Brian Urquhart et Heitor Gurgulino de Souza, l’ancien assistant au Secrétaire Général et ancien président de la Slovénie Danilo Türk, l’ancien assistant au Secrétaire Général Anders Wijkman, l’ancien commandant de la mission de l’ONU au Rwanda, Roméo Dallaire, les anciens rapporteurs spéciaux au droit à l’alimentation Olivier de Schutter et Jean Ziegler, les anciens rapporteur spéciaux sur la torture Theo Van Boven et Manfred Nowak, et l’ancien directeur général de l’UNESCO Frederico Mayor.
Image ci-dessus: une vue générale des participants à la trente-et-unième session de la commission des droits de l’homme. Photo ONU / Jean-Marc Ferré