Message de M. Boutros Boutros-Ghali

Boutros Boutros-GhaliMessage de M. Boutros Boutros-Ghali, ancient Secrétaire Général des Nations unis

C’est avec grand plaisir que je transmets ces souhaits aux organisations et aux individus qui ont rassemblé leurs énergies dans un plaidoyer en vue de la création d’une Assemblée Parlementaire auprès des Nations Unies.

Partout dans le monde, États et sociétés sont de plus en plus confrontés à des forces qui dépassent de beaucoup le contrôle d’un seul État ou même d’un groupe d’États. Certaines de ces forces sont irrésistibles, comme la mondialisation de l’activité économique et des communications. Dans ce processus, les problèmes se multipliant ne peuvent être résolus efficacement qu’au niveau global; les exigences de gouvernance globale s’étendent de même au-delà des frontières des États. Une prise de décision accrue à l’échelle globale est inévitable. Au cours du processus, la vie démocratique à l’intérieur de l’État perdra de la vigueur si la démocratisation ne s’étend pas au niveau international.

C’est pourquoi nous devons travailler à démocratiser la mondialisation afin d’éviter qu’elle détruise les fondements de la démocratie, tant nationale qu’internationale.

La création d’une Assemblée Parlementaire auprès des Nations Unies est devenue une mesure indispensable afin d’assurer un contrôle démocratique de la mondialisation. Complétant la démocratie internationale entre les États, qui a autant besoin de promotion, elle favoriserait une démocratisation globale au-delà des États, accordant aux citoyens une authentique voix au chapitre sur les questions mondiales.

Comme l’implique à juste titre l’Appel pour la création de cette Assemblée, elle pourrait également être le catalyseur d’une réforme générale du système international. J’aimerais particulièrement souligner qu’elle devrait devenir une force capable d’assurer une supervision démocratique de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International et de l’Organisation Mondiale du Commerce.

Nous ne pouvons nous contenter de rêver ou d’attendre que d’autres réalisent notre rêve. Il nous faut agir maintenant. Dans cet esprit, je vous encourage fermement dans votre combat en faveur d’une Assemblée Parlementaire auprès des Nations Unies. Dès son établissement, cette nouvelle entité sera une contribution décisive au renforcement de la démocratie à tous les niveaux.

16 mai 2007