Des déclarations de la société civile en faveur d'une Assemblée parlementaire de l'ONU

Le manifeste sur la gouvernance démocratique mondiale

En réponse à la pandémie de coronavirus, un nouveau manifeste lancé cette semaine par l'organisation de la société civile argentine Democracia Global appelle à "une souveraineté partagée, une coordination et une coopération au niveau mondial" et à "une structure politique plus fédérale et démocratique capable de réguler la mondialisation".

Le document est ouvert à l'approbation et le site web recense d'ores et déjà le soutien d'une vingtaine de groupes ainsi que d'une soixantaine de personnalités, dont cinq anciens chefs d'État ou de gouvernement de Belgique, de Croatie, du Mali, du Mexique et d'Uruguay.

Les signataires de la déclaration "demandent instamment aux dirigeants nationaux et aux institutions internationales de tirer les leçons de la crise du Coronavirus. Travaillons ensemble pour permettre un système politique mieux intégré au XXIe siècle, en renforçant les institutions régionales, en réformant les Nations unies et en rendant chaque niveau de gouvernance plus représentatif et plus efficace ; par exemple, par la création d'une Assemblée parlementaire des Nations unies".

La déclaration sur le 75e anniversaire de l'ONU

Une autre déclaration rédigée à l'initiative de la société civile, UN2020 et la campagne londonienne Together First, a été présentée lors d'un "forum des peuples" virtuel le 14 mai 2020 au président de l'actuelle 74e session de l'Assemblée générale des Nations unies, Tijjani Muhammad-Bande, du Nigeria.

Ce document de 12 pages est destiné à servir de contribution aux consultations intergouvernementales dans le cadre du 75e anniversaire de l'ONU et du sommet #UN75 qui doit se tenir en septembre à New York.

Entre autres choses, le document appelle à "un mandat pour un mécanisme de suivi post-2020" pour améliorer la gouvernance mondiale, un meilleur financement des Nations Unies et une participation accrue de la société civile.

L'annexe énumère plusieurs autres propositions, parmi lesquelles une Assemblée parlementaire des Nations unies directement élue qui "promouvrait le bien-être de tous les peuples et de la planète".

La nécessité d'un parlement mondial soulignée lors de deux événements

La nécessité d'un organe parlementaire mondial a été soulignée précédemment lors de deux événements virtuels en avril, l'un organisé par la communauté internationale Baha'i en collaboration avec UN2020 et Together First et l'autre par la Global Challenges Foundation et le ministère suédois des affaires étrangères.

Image en haut : Depuis le 10 mars 2020 le siège de l'ONU est fermé au public à cause de l'épidémie de  Coronavirus. Photo : UN Photo/Mark Garten

Une conférence internationale pour la paix en Corée du Sud soutient la création d'une Assemblée parlementaire des Nations unies

Un message final du Forum de PyeongChang pour la paix de cette année, qui s'est tenu du 9 au 11 février 2020 en Corée du Sud et qui a rassemblé environ 4 000 participants, appelle les États membres de l'ONU à "examiner des propositions audacieuses, telles qu'une Assemblée parlementaire de l'ONU et l'Initiative citoyenne mondiale, afin de garantir une consultation et une représentation claires, significatives et légitimes de la société civile au sein du système de l'ONU".

Panel  de l'UN75 avec le Sous-Secrétaire Général des Nations Unies Fabrizio Hochschild (à gauche)

L'appel a été lancé à l'occasion du 75e anniversaire des Nations unies qui est commémoré cette année. Le message indique que "les défenseurs de la société civile sont profondément préoccupés par un système des Nations unies qui est sous-financé, attaqué, sous-utilisé et incapable de répondre de manière adéquate aux nombreux défis auxquels l'humanité et la planète sont confrontées".

Lors d'une table ronde à PyeongChang, l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour les commémorations de l'ONU75, Fabrizio Hochschild, a noté que cela constituait "un paradoxe de notre temps" que les pays se retirent de la collaboration internationale "alors qu'elle est plus nécessaire que jamais".

La proposition d'une Assemblée parlementaire de l'ONU a été évoquée comme un moyen de donner aux représentants de "Nous, les peuples" une voix plus forte dans les affaires de l'ONU.

Jeffrey Huffines, des initiatives de la société civile UN2020 et Together First, a annoncé qu'un Forum des peuples des ONG se tiendra à New York le 23 avril 2020 afin de discuter des positions communes de la société civile mondiale.

Le secrétaire général de la Campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations unies, Andreas Bummel, a rappelé que la déclaration finale du Forum des ONG du millénaire, il y a vingt ans, comprenait déjà un soutien fort à un organe des Nations unies composé de représentants élus. "Nous savons que l'environnement actuel des Nations unies n'est pas bon, mais nous devons au moins créer des points de référence solides pour un processus post-2020", a-t-il déclaré.

Plus d'informations :

PyeongChang Message for Peace 2020

La section française de l'Union des fédéralistes européens soutient la création d'une assemblée parlementaire des Nations Unies

Face aux crises internationales que nous traversons, l’UEF-France demande le renforcement de la démocratie mondiale

Dans la perspective de la réforme des Nations Unies qui doit s’engager à l’occasion de son 75e anniversaire en 2020, la section française de l’Union des fédéralistes européens soutient la création d’une assemblée parlementaire des Nations Unies et d’une initiative citoyenne mondiale, dans une résolution adoptée le 28 mars 2020.

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La pollution, les conflits et leurs réfugiés, les gaz à effets de serre, l’évasion fiscale, le maintien de la paix, ou les pandémies virales, n’ont à l’évidence pas de frontières.

Sans remettre en cause les compétences des nations et de leurs autorités locales, ces problèmes urgents nécessitent une approche à la bonne échelle. Elle ne peut donc être que mondiale, et l’UEF-France soutient que celle-ci doit être démocratique pour être à la fois efficace et légitime.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies n’arrive pas à trouver une position commune face à la pandémie de COVID-19. Cela illustre de manière éclatante la nécessité d’une profonde réforme démocratique du système international, qui ne peut faire face à la plus grande urgence sanitaire qu’a connu le monde depuis la création des Nations Unies en 1945.

Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent partout dans le monde pour créer une assemblée parlementaire des Nations Unies. Elle pourrait relayer la parole des citoyens sur des sujets d’importance mondiale face aux blocages de certains Etats.

L’initiative est soutenue par le Parlement européen, le Parlement latino-américain, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, le Parlement du Mercosur, l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est, le Parlement panafricain, et plus de 1 600 actuels et anciens parlementaires de 134 pays, ainsi que de nombreux chefs d’Etats, ministres, prix Nobel, ONG, et des milliers de citoyens à travers le monde.

C’est aussi l’occasion de créer une initiative citoyenne mondiale permettant aux citoyens d’inscrire des sujets majeurs à l’ordre du jour des institutions internationales.

L’Union des Fédéralistes Européens appelle donc le gouvernement français à soutenir le projet de création d’une assemblée parlementaire des Nations Unies et celui de création d’une initiative citoyenne mondiale, dans le cadre de la réforme de l’ONU programmée à l’occasion des 75 ans de l’organisation.

Lire la résolution de l’UEF-France : Pour une assemblée parlementaire des Nations Unies et une initiative citoyenne mondiale

La campagne pour une Assemblée parlementaire de l'ONU reçoit le prix du Good Lobby Award

Lors d'une cérémonie de remise de prix en décembre dernier à Bruxelles, la Campagne pour une Assemblée parlementaire des Nations unies (APNU) a reçu le deuxième prix dans la catégorie "organisations non gouvernementales de l'année" dans le cadre des Good Lobby Awards 2019.

"The Good Lobby" est une start-up civique à but non lucratif engagée à rendre plus égal l'accès au pouvoir pour une société plus pluraliste, inclusive et démocratique.

Le fondateur des Good Lobby Awards, Alberto Alemanno, a déclaré que la campagne de l'APNU préconise "le type d'innovations démocratiques dont le monde a un besoin urgent". Le professeur de droit à HEC Paris a ajouté que "si nous ne démocratisons pas la mondialisation, le système politique continuera à être à la traîne de nos sociétés de plus en plus internationalisées".

À ce jour, la campagne de l'APNU a été soutenue par plus de 1 600 parlementaires et anciens parlementaires, plus de 400 groupes et réseaux de la société civile ainsi que par des milliers de personnes dans plus de 120 pays. En 2018, le Parlement européen a adopté une résolution soutenant la proposition.

"Cette grande reconnaissance appartient à tous ceux qui ont participé à nos efforts pour une gouvernance mondiale démocratique", a déclaré Andreas Bummel, coordinateur de la campagne de l'APNU. Il a félicité le gagnant du premier prix dans la catégorie "ONG de l'année", la Confédération européenne des syndicats, ainsi que tous les autres lauréats. En tout, il existe neuf catégories dans les Good Lobby Awards.

Le deuxième prix obtenu par la campagne pour une APNU a été reçu par Pilar Llorente, associée de la campagne à Bruxelles.

Retour sur la 1ère rencontre en France autour de la création d’une assemblée parlementaire des Nations Unies

“Démocratiser la mondialisation” : échanges et propositions à Paris le 21 septembre 2019 pour la journée internationale de la paix consacrée au changement climatique.

Organisée avec l’Union des fédéralistes européens et Démocratie sans frontières, la conférence "Démocratiser la mondialisation avec la création d’une assemblée parlementaire des Nations unies ?" s’est déroulée à Paris le 21 septembre à la fondation Charles-Léopold Mayer.

Rassemblant une trentaine de participants, d’universitaires, de membres de la société civile de tous horizons, la conférence s’est déroulée autour de trois ateliers centrés sur la résolution des conflits, les droits humains et l’environnement, en cette journée internationale de la paix consacrée au changement climatique.

Des constats ont été partagés et accompagnés de propositions. Les participants ont convenu que la création d’une assemblée parlementaire des Nations Unies doit être une démarche progressive, avec dans un premier temps une assemblée parlementaire aux compétences limitées aux enjeux mondiaux les plus urgents. Un parlement mondial permettrait ainsi par exemple de débattre démocratiquement et à la bonne échelle des crises environnementales globales et des solutions collectives à apporter.
Les conclusions du colloque à télécharger.

Les interventions :
  • Anne-Laure Baldacchino. Ambassadrice du climat pour le Centre de recherche constitutionnelle pour les Nations Unies (CUNCR).
  • Monique Chemillier-Gendreau. Juriste, professeure émérite de Droit Public et de Science politique à l'Université Paris VII – Diderot, agrégée de Droit Public et de Science politique. 
  • Maja Groff. Avocate internationale basée à La Haye, lauréate du New Shape Prize décerné par la Global Challenges Foundation (Suède).
  • Tahar Houhou. “Citoyen du Monde” depuis 1989, engagé dans la vie associative, a participé à quatre sessions de l'Institut des Études Mondialistes.
  • Marion Larché. Docteure en droit public. Auteure d'une thèse sur les fonctions du droit international dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme.
  • Marie-Christine Vergiat. Militante associative et femme politique française, députée européenne de 2009 à 2019. Vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme.
De gauche à droite : Marion Larché, Marie-Christine Vergiat, Monique Chemillier-Gendreau, Tahar Houhou (photos : Didier Colmont)
De gauche à droite : Maja Groff, Chloé Fabre (UEF France), Anne-Laure Baldacchino, Guillaume Bullier (UEF France), François Leray (UNPA Campaign) (photos : Didier Colmont)

Première rencontre en France autour de la création d’une UNPA à Paris le 21 septembre 2019

Conférence "Démocratiser la mondialisation avec la création d’une assemblée parlementaire des Nations unies ?" organisée avec l’UEF France et Democracy without borders. Ouvert à tous sur inscription gratuite.

Amazonie, changement climatique, conflits, droits fondamentaux… des décisions nécessaires et courageuses sont impossibles dans le système international actuel.

Alors que se déroule l’Assemblée générale 2019 des Nations Unies, il est dès maintenant nécessaire de mobiliser la société civile en vue de l’Assemblée de 2020 qui aura à son agenda la réforme du système des Nations Unies.

Dans cette perspective, nous vous proposons d’échanger lors d’une conférence et d’ateliers participatifs sur le thème :  "Démocratiser la mondialisation avec la création d’une assemblée parlementaire des Nations unies ?", organisée en collaboration avec l'Union des fédéralistes européens et Démocratie sans frontières :

Samedi 21 septembre de 14h à 18h

Fondation Charles Leopold Mayer, 38 rue Saint Sabin, 75011 Paris (Plan)

(Métro : Bastille ou Bréguet-Sabin)

Avec des interventions de :

  • Anne-Laure Baldacchino. Ambassadrice du climat pour le Centre de recherche constitutionnelle pour les Nations Unies (CUNCR).
  • Monique Chemillier-Gendreau. Juriste, professeure émérite de Droit Public et de Science politique à l'Université Paris VII – Diderot, agrégée de Droit Public et de Science politique. 
  • Maja Groff. Avocate internationale basée à La Haye, lauréate du New Shape Prize décerné par la Global Challenges Foundation (Suède).
  • Tahar Houhou. “Citoyen du Monde” depuis 1989, engagé dans la vie associative, a participé à quatre sessions de l'Institut des Études Mondialistes.
  • Marion Larché. Docteure en droit public. Auteure d'une thèse sur les fonctions du droit international dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme.
  • Marie-Christine Vergiat. Militante associative et femme politique française, députée européenne de 2009 à 2019. Vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme.

Télécharger le Programme

Renseignements et inscription gratuite : www.uef.fr/783 

+d’infos : contact@fr.unpacampaign.org

Le Sénat suisse appelle le gouvernement fédéral à envisager la création d'une Assemblée parlementaire des Nations Unies

Les sénateurs suisses demandent à l'unanimité une déclaration sur le déficit démocratique de l'ONU. 

Le Sénateur Daniel Jositsch (Photo : Facebook, 03/12/2018)

Un texte présenté par Daniel Jositsch, membre du Sénat suisse à Zurich, charge le gouvernement fédéral suisse de faire savoir s'il perçoit un déficit démocratique aux Nations Unies et si "la création d'une assemblée parlementaire des Nations Unies "pourrait constituer une mesure appropriée afin de remédier à ce déficit. Le document explique que le nouvel organe proposé peut être compris "dans le sens d'une deuxième chambre qui représente la population de manière analogue au système suisse".

L'exposé des motifs de cette initiative, soutenu par l'ensemble des 46 membres de la chambre haute du parlement suisse, souligne que la structure de l'ONU reflète toujours la situation après la seconde guerre mondiale. Le document souligne toutefois que la situation a changé et que les structures de l'ONU établies à l'époque "ne peuvent durer éternellement". Il poursuit en indiquant qu'il est également nécessaire de démocratiser l'organisation mondiale. Selon Jositsch et les autres sénateurs, la Suisse pourrait jouer "un rôle important" dans ce processus "en tant que petit État neutre doté d'un système à deux chambres, qui accorde une importance particulière aux cantons dans la structure de l'État". En particulier, la question se pose "de savoir si une assemblée parlementaire peut être considérée comme un complément à l’Assemblée générale des Nations Unies d’aujourd’hui".

L'initiative fait référence à une résolution du Parlement européen du 27 juin 2018 invitant les gouvernements de l'Union européenne à rechercher la mise en place d'une assemblée parlementaire à l'ONU (APNU).

"L'aggravation de la crise dans la coopération internationale montre qu'il faut trouver de nouveaux moyens pour lutter contre les problèmes mondiaux", a salué M. Jositsch lors de son adoption. Le sénateur suisse est coprésident du groupe parlementaire international pour une APNU créé récemment. Dans le monde entier, la campagne internationale pour une APNU est soutenue par plus de 1500 parlementaires dans plus de 120 pays.

Ce n'est pas la première fois que des parlementaires suisses attirent l'attention internationale avec une initiative concernant une APNU. En février 2005, une majorité des membres du Conseil national susse et du Sénat ont appelé le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, à inclure cette proposition dans le programme de réformes officiel des Nations unies.

Dans sa réaction à la décision du Parlement européen, Jositsch a souligné que des "mesures de mise en œuvre concrètes" sont désormais nécessaires.

Photo : Salle du Conseil des Etats, Berne, © www.parlament.ch

Création d'un groupe parlementaire international et appel à l'action pour une APNU

Des législateurs créent un nouveau groupe parlementaire international :  "L'ONU a de sérieuses limites".

Un groupe de représentants élus a été constitué ce mercredi lors d'une réunion internationale en ligne dans le but de promouvoir la création d'une Assemblée parlementaire des Nations Unies, ou APNU. Le nouveau groupe parlementaire pour une APNU a adopté un appel à l'action avertissant que " les Nations Unies, l'ordre multilatéral et la démocratie sont attaqués ".

Logo possible d'une Assemblée parlementaire de l'ONU

La déclaration exhorte l'ONU et ses gouvernements membres à prendre des mesures en vue de la création d'une APNU afin de combler le déficit démocratique de l'ONU. Il fait référence à une déclaration de l'ancien Secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, qui a déclaré que "nous devons promouvoir la démocratisation de la mondialisation, avant que la mondialisation ne détruise les fondements de la démocratie nationale et internationale ".

L'assemblée a élu cinq coprésidents : Fernando Iglesias, membre de la Chambre des députés d'Argentine ; Daniel Jositsch, sénateur de Suisse ; Jo Leinen, membre du Parlement européen d'Allemagne ; Naveed Qamar, membre de l'Assemblée nationale du Pakistan ; et Ivone Soares, membre de l'Assemblée nationale du Mozambique et du Parlement panafricain.

"La démocratie d'arrête aujourd'hui aux frontières nationales"

"La démocratie s'arrête actuellement aux frontières nationales. Au niveau mondial, les Nations Unies rassemblent des diplomates nommés par les gouvernements des États membres. Il n'existe pas d'organe de l'ONU composé de représentants démocratiquement élus. En conséquence, l'ONU atteint de sérieuses limites lorsqu'il s'agit de trouver des solutions à des problèmes mondiaux. Prenons l'exemple du changement climatique. Il y a eu peu de progrès depuis des décennies ", a déclaré le sénateur Daniel Jositsch, qui a présidé la réunion.

Parmi les autres membres initiaux du groupe figurent, entre autres, l'Irlandais Thomas Broughan, le Suédois Jens Holm, l'Islandais Smári McCarthy, l'Islandaise Florence Mutua, l'Indienne Achyuta Samanta, l'Argentine Lilia Puig de Stubrin et la Sud-africaine Nomsa Tarabella-Marchesi. 

Les membres du groupe déjà en action

Répondant à une question de Thomas Broughan au parlement irlandais cette semaine, le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney a de nouveau répondu que l'Irlande était "ouverte" à la proposition de création d'une APNU. Avec quatre autres parlementaires, Smári McCarthy a réintroduit ces jours-ci au parlement islandais une résolution demandant le soutien à la création d'une APNU. 

Auparavant, grâce à l'implication des membres du groupe parlementaire Fernando Iglesias, Jo Leinen et Ivone Soares respectivement, le Parlement latino-américain, le Parlement du Mercosur, les deux chambres du Parlement argentin, le Parlement européen et le Parlement panafricain ont approuvé la proposition.

En outre, la campagne internationale en faveur d'une APNU a jusqu'à présent été approuvée par plus de 1 500 parlementaires, anciens et actuels. Le nouveau groupe parlementaire vise à créer "l'élan politique et la pression nécessaires pour atteindre notre objectif".

"La création d'un groupe parlementaire pour une APNU est un pas de plus vers un parlement mondial, une démocratie mondiale, une ONU plus forte et un monde plus juste et plus pacifique", a déclaré Fernando Iglesias. 

En savoir plus

Lire l'appel à l'action

Les députés européens appellent à la création d'une Assemblée parlementaire des Nations Unies et à un sommet pour la réforme des Nations Unies en 2020

Dans une résolution adoptée le 27 juin 2018, le Parlement européen a appelé les gouvernements de l'UE à plaider en faveur de "la création d'une assemblée parlementaire des Nations unies" (APNU) et à soutenir un "sommet 2020 des Nations Unies" qui envisagera "des mesures de réforme globales pour le renouvellement et le renforcement des Nations Unies".

Jo Leinen en plénière du Parlement européen (2017, photo: PE)

Selon le Parlement européen, une APNU devrait être établie "au sein du système des Nations Unies afin d'accroître le caractère démocratique, la responsabilité démocratique et la transparence de la gouvernance mondiale et de permettre une meilleure participation des citoyens aux activités des Nations Unies et, en particulier, pour contribuer à une mise en œuvre réussie de l'Agenda 2030 des Nations Unies et des objectifs de développement durable".

Le parlement directement élu des citoyens de l'UE a appelé les 28 États membres de l'UE représentés au Conseil de l'UE à plaider pour la création d'une APNU lors de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations Unies qui débutera en septembre. 

Le député européen Jo Leinen (S&D), qui avait initié l'appel à une APNU, a déclaré que "l'ONU a un besoin urgent de davantage d'ouverture et de fondements démocratiques plus forts". Il a ajouté que "le Parlement européen appelle donc à la création d'une Assemblée parlementaire au sein du système des Nations Unies" et que "l'Union européenne et ses Etats membres devraient jouer un rôle actif dans la mise en œuvre de cette innovation".

Le rapporteur du Parlement européen chargé des recommandations 2018 sur la politique des Nations Unies de l'UE, Eugen Freund (S&D), a déclaré que depuis la première réforme de l'ONU, il y a quarante ans, "malheureusement, peu de choses ont changé". Il a ajouté que "l’Assemblée générale a maintenant plus de membres, mais elle reste un corps de diplomates non élus. L’idée de les compléter par des parlementaires élus est donc très intéressante. Ils seraient certainement plus proches de la population et devraient donc en répondre régulièrement devant leurs électeurs. Reste à savoir si cela rationaliserait les processus de prise de décision".

Eugen Freund intervenant lors d'une plénière (2 Juillet 2018, photo: PE)

Elmar Brok (PPE), Soraya Post (S&D), Juan Fernando López Aguilar (S&D), Helmut Scholz (GUE / NGL) et Andrey Kovatchev (PPE) ont également soutenu l'appel à une APNU au sein de la commission des affaires étrangères du parlement européen.

La résolution du Parlement européen a été saluée par Ivone Soares, parlementaire du Mozambique et membre du Parlement panafricain de l'Union africaine. "Avec les résolutions adoptées par le Parlement européen, le Parlement panafricain et le Parlement latino-américain, le temps est venu pour les gouvernements progressistes de ces trois grandes régions du monde d'envisager la création d'une Assemblée parlementaire des Nations Unies", a déclaré Mme Soares.

Daniel Jositsch, membre du Conseil des Etats suisse, a déclaré que "la crise croissante de la coopération internationale montre qu'il faut trouver de nouveaux moyens de lutter contre les problèmes mondiaux. Il est donc très positif que le Parlement européen appelle les Etats européens à s'exprimer en faveur de la création d'un Parlement des Nations Unies. Il est important qu'ils ne se contentent pas de bonne intentions pour atteindre cet objectif, mais que des mesures concrètes de mise en œuvre soient prises".

"Parmi les nombreuses initiatives en faveur d'un monde plus pacifique, juste et démocratique, la création d'une Assemblée parlementaire des Nations Unies est décisive. Le récent soutien apporté par le Parlement européen à cette proposition montre que les membres de l'organe parlementaire supranational le plus important sont prêts à travailler pour sa création ", a commenté Fernando Iglesias, membre de la Chambre des députés d'Argentine.

Jo Leinen, Ivone Soares, Daniel Jositsch et Fernando Iglesias sont coprésidents du groupe consultatif parlementaire de la campagne internationale pour une APNU qui a été approuvée par plus de 1 500 parlementaires élus dans le monde. Le secrétaire général de la campagne, Andreas Bummel, a déclaré que l'appel du Parlement européen en faveur d'une APNU était "une étape audacieuse et importante à un moment où le multilatéralisme est attaqué". "Les gouvernements intéressés par la défense et le renforcement de l'ONU et de la démocratie dans le monde devraient travailler d'urgence à la démocratisation des institutions mondiales et une Assemblée parlementaire des Nations Unies est la clé pour y parvenir", a-t-il ajouté. Récemment, le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a déclaré que l’Irlande était "ouverte d’esprit" quant aux propositions concernant une APNU.

La résolution du Parlement européen sur la politique de l'UE à l'ONU a également recommandé, entre autres, la mise en place d'un processus préparatoire intergouvernemental ouvert et inclusif sous les auspices de l'Assemblée générale des Nations Unies pour le 75e anniversaire des Nations Unies, qui envisagerait "des mesures de réforme globales pour le renouvellement et le renforcement des Nations Unies".

Au début de l'année, Jo Leinen et Andreas Bummel ont publié un livre sur l'histoire, la pertinence et la mise en œuvre future de la proposition d'un parlement mondial et sur l'amélioration de la gouvernance mondiale démocratique.

Image en haut : Votes en session plénière le 18 avril 2018, Genevieve Engel/Parlement européen

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17 mai 2018 : L'Irlande "reste ouverte" à l'idée d'une assemblée parlementaire des Nations Unies, indique son ministre des affaires étrangères

L'Irlande "reste ouverte" à l'idée d'une assemblée parlementaire des Nations Unies, indique son ministre des affaires étrangères

Simon Coveney s'adresse à l'Assemblée générale de l'ONU, 23 Septembre 2017 (photo ONU)

Dans une réponse écrite à une question posée au Dáil Éireann, la chambre basse irlandaise, par le député indépendant Thomas Broughan, le vice-premier ministre irlandais et ministre des affaires étrangères, Simon Coveney, a déclaré qu'il avait "noté des propositions pour la création d'une assemblée parlementaire des Nations Unies" et que "l'Irlande reste ouverte au concept d'une telle assemblée ".

Dans la réponse publiée jeudi, M. Coveney explique "qu'en tant que partisan indéfectible de l'ONU, l'Irlande continue de préconiser, à travers diverses tribunes, une réforme des structures et des systèmes de l'ONU pour soutenir l'organisation afin de répondre aux nombreux défis globaux interconnectés du 21e siècle. L'Irlande s'est engagée, dans ce contexte, à examiner des propositions visant à améliorer l'efficacité de l'ONU et la contribution qu'elle peut apporter à la paix, à la stabilité et au développement de toutes les nations".

Il poursuit en soulignant qu'à son avis, "toute proposition d'une assemblée parlementaire des Nations Unies devrait ajouter de la valeur au système de gouvernance multilatérale et, surtout, disposer d'un large soutien parmi les membres de l'ONU".

Selon la déclaration du ministre, "l'Irlande examinera la meilleure façon de s'engager sur cette proposition, ainsi que sur d'autres efforts de réforme des institutions de l'ONU, à mesure que le concept d'une assemblée parlementaire de l'ONU progressera".

Le Secrétaire général de la campagne internationale pour une assemblée parlementaire des Nations Unies, Andreas Bummel, s'est félicité de la déclaration du ministre irlandais des affaires étrangères et a noté que la proposition pourrait être considérée comme "une partie des discussions en cours sur la revitalisation de l'Assemblée générale des Nations Unies".

La campagne a été approuvée par plus de 1 500 parlementaires actuels et anciens de plus de 100 pays. Avant d'entrer en fonction en 2011, l'actuel président irlandais, Michael D. Higgins, faisait partie de ceux qui ont approuvé l'appel de la campagne en tant que membre du Dáil Éireann.

Historiquement, d'autres personnalités politiques irlandaises de premier plan ont exprimé leur soutien à l'idée d'un organe parlementaire mondial, incluant l'ancien ministre des affaires étrangères et avocat Seán MacBride, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1974.

Image en haut : Simon Carbery Coveney se rend à une rencontre informelle des ministres des affaires étrangères à Gymnich, Septembre 2017, crédit photo : EU2017EE Estonian Presidency/CC BY 2.0