L'Association allemande pour les Nations Unies appelle à une proposition concrète de création d'une APNU
L'Association allemande pour les Nations Unies a appelé le gouvernement fédéral d'Allemagne et le Bundestag, le parlement allemand, à « développer ses propres propositions de création d’une assemblée parlementaire auprès des Nations Unies » (APNU). Selon l’Association, la participation et le contrôle parlementaires « devraient être institutionnalisés, à moyen terme, grâce à une assemblée parlementaire au sein du système onusien ». Cette requête fait partie d’un catalogue exhaustif unanimement adopté par l’assemblée générale de l’Association, le samedi cinq décembre à Berlin. Ce catalogue intitulé « Le renforcement des Nations Unies en tant qu’acteur clé et forum décisif des relations internationales » porte, en autres choses, sur le renforcement des droits de l’homme et de la femme, de la démocratie et du droit international ; sur la sécurité humaine, la paix, ainsi que la protection climatique et écologique ; et sur les réformes structurelles de l’ONU.
Le président de l’Association allemande pour les Nations Unies, le professeur Thomas Bruha, a fait remarquer qu’il ne s’agit pas de « créer un parlement mondial immédiatement ». Selon lui, il est plutôt nécessaire de prendre des mesures initiales en vue d’établir un contrôle parlementaire direct et efficace au niveau des Nations Unies. « Cela serait particulièrement utile en ce qui concerne les agences et programmes spéciaux. Ne traiter que des sujets examinés par l’Assemblée générale de l’ONU ne serait pas d’un grand secours », a déclaré le professeur Bruha.
Lors d’un meeting public à la veille de l’assemblée générale de l’Association, la parlementaire libérale Marina Schuster a déclaré que la question cruciale est celle des droits et fonctions qui seront attribués à une assemblée parlementaire auprès des Nations Unies : « C’est ce qui décidera du succès ou de l’échec de cette proposition ». D’après Mme Schuster, une assemblée parlementaire auprès des Nations Unies servant de simple forum de discussion serait inutile. L’ancien ambassadeur allemand aux Nations Unies, Gunter Pleuger, a souligné que l’ONU « est une conférence permanente entre les membres des gouvernements ». Il s’est attiré les critiques du public en déclarant que « les gouvernements n’autoriseront jamais la création d’une assemblée parlementaire ». L’ancien parlementaire et secrétaire d’Etat au ministère allemand des Affaires étrangères, Christoph Zöpel, a évoqué la résolution, adoptée en 2005 par le Bundestag, qui soutient en principe le dessein d’une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies. Le président du Comité pour une ONU démocratique, Andreas Bummel, a fait référence aux différents exemples d’assemblées parlementaires régionales et au fait qu’il n’était pas nécessaire que ce dessein soit partagé par tous les gouvernements. « Pour l’instant, un vote majoritaire de l’Assemblée générale des Nations Unies serait suffisant, ce qui n’est pas du tout utopique », a déclaré M. Bummel.
L'Association allemande pour les Nations Unies a déjà appelé à créer une assemblée parlementaire auprès des Nations Unies en 2005. Son organisme de tutelle international, la Fédération mondiale des associations pour les Nations Unies (WFUNA), avait appuyé la création d’une assemblée parlementaire auprès des Nations Unies lors de son congrès mondial à Buenos Aires il y a trois ans et avait spécifiquement adopté une résolution à ce sujet.
L’Allemagne est le troisième plus grand pays contributeur au budget des Nations Unies après les Etats-Unis et le Japon.