
Le Congrès des Verts mondiaux appelle à une assemblée parlementaire auprès de l'ONU
Le troisième rassemblement des partis écologistes du monde entier, le Congrès des Verts mondiaux, s'est conclu hier à Dakar, au Sénégal, par l'adoption des différentes résolutions, dont l'une portant sur la question de la démocratie mondiale. Selon cette résolution, « les Verts reconnaissent que la nécessité de renforcer la démocratie et la participation au système de gouvernance mondiale est devenue une urgence ». Prenant note « du fait qu'aucun organe parlementaire n'existe au sein
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Le sénateur Bob Brown lors du Congrès des Verts mondiaux à Dakar |
Image : Parti vert européen |
du cadre des Nations Unies, du groupe de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international ou de l'Organisation mondiale du commerce », le Congrès a annoncé « son soutien à la création d'une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies (APNU) en tant qu'organe parlementaire au sein du système onusien ».
Des représentant de plus de 70 partis écologistes du monde entier se sont réunis pendant trois jours dans la capitale sénégalaise afin de réfléchir à des questions telles que la solidarité, la démocratie, la biodiversité, le changement climatique, ainsi que le futur du mouvement des Verts mondiaux. Dans une déclaration faite lors de l'assemblée plénière vendredi dernier, le sénateur australien Bob Brown a stipulé que l'influence des multinationales au niveau international était trop importante. Cela devrait être contrebalancé par un « parlement mondial » chargé des questions véritablement internationales et « garantissant que les besoins fondamentaux de chaque citoyen du monde » peuvent être satisfaits. « Chaque citoyen devrait avoir son mot à dire à propos des questions mondiales », a suggéré le sénateur Brown. « Une personne, un vote, tous égaux » La semaine précédente, le sénateur Brown avait prononcé un important discours sur ce sujet à Hobart, en Tasmanie.
Lors d'un atelier du Congrès des Verts mondiaux samedi, il a été débattu en détail de la question d'un parlement mondial. Kennedy Graham, parlementaire écologiste de Nouvelle-Zélande, et Didier Coeurnelle, un délégué du parti belge Ecolo, ont présenté la proposition d'Assemblée parlementaire auprès de l'ONU. L'atelier a conclu qu'une Assemblée parlementaire auprès de l'ONU devrait, en premier lieu, être composée de représentants des parlements nationaux, « mais devrait en fin de compte devenir un organe directement élu par les citoyens du monde », comme l'indique la résolution finale. Selon M. Coeurnelle, qui a présenté cette proposition au nom d'Ecolo, des Verts australiens et des Verts français, ainsi que des Jeunes écologistes européens, « la démocratie parlementaire n'est pas un système parfait, mais elle s'est avérée le meilleur système disponible au niveau municipal, régional, national et même multinational. Il est temps de promouvoir la démocratie parlementaire au niveau mondial également ».
En mai 2008, à Sao Paulo, le second Congrès des Verts mondiaux avait déjà adopté une résolution en faveur d'une Assemblée parlementaire auprès des Nations Unies. Cette proposition reçoit un soutien dépassant les clivages des partis, et on compte l'Internationale socialiste et l'Internationale libérale parmi les autres réseaux internationaux de partis l'ayant adoptée. En décembre 2011, le parlement de la communauté économique sud-américaine qu'est le Mercosur a émis une déclaration en faveur de l'APNU et en juin 2011, le Parlement européen a appelé les État membres de l'Union européenne à promouvoir cette idée.
Télécharger la résolution (en anglais)
Pour en savoir plus :
23 mars 2012 : Bob Brown prononce le discours du troisième Congrès des Verts mondiaux
8 mai 2011 : Les associations européennes de jeunes verts soutiennent une assemblée élue à l'ONU
Image : délégués votant lors d'une assemblée plénière, par Philippe Bossin
Traduction : Clémentine Choubrac