Evaluation par la société civile de la gouvernance mondiale: inefficace et anti-démocratique

4. juillet 2014

La gouvernance mondiale ne marche pas selon un nouveau rapport qui insiste sur l'urgente nécessité d'améliorer la participation démocratique

CIVICUS, une organisation non-gouvernementale internationale qui se définit comme l'alliance mondiale pour la participation des citoyens, a fait paraître une nouvelle évaluation des organisations gouvernementales nationales et internationales, détaillant les récents bouleversements qui ont conduit à creuser le fossé entre les gouvernements et les citoyens dans des pays comme le Brésil, la Turquie, et le Vénézuela, le groupe

montre dans son rapport 2014 sur l'état de la société civile que les peuples à travers le monde perdent confiance à la fois dans les institutions nationales et internationales.

Un aspect particulier du rapport illustrait l'incapacité des organisations gouvernementales internationales à répondre de manière adéquate aux besoins de leurs constituants, et le manque global de mécanismes démocratiques essentiels qui pourraient permettre une meilleure implication des citoyens dans la gestion de la gouvernance du monde. “La gouvernance mondiale ne marche pas. Les problèmes globaux manquent toujours de solutions tournées vers les peuples,” résume le rapport qui prévient que “des institutions gouvernementales internationales avec un ojectif limité en matière de participation du peuple risquent de devenir illégitimes.”

CIVICUS a souligné combien les organisations internationales, à cause de leur manque de responsabilité envers la population mondiale, sont au lieu de cela influencées par les caprices des nations les plus riches et des multinationales les plus puissantes. Par conséquent, cela conduit ces institutions à moins cibler les problèmes qui comptent vraiment pour le citoyen lambda, et alimente par la suite l'idée que la gouvernance mondiale est trop déconnectée des besoins des gens. Le rapport indique q'un mandat plus fort en faveur de la participation démocratique au sein des organes de la gouvernance mondiale atténuerait l'influence des plus riches dans ces institutions, et donnerait également une chance aux citoyens de conduire au premier plan certaines de leurs inquiétudes les plus oppressantes.

Right to democratic global governance

Le rapport inclut les contributions d'invités sur les regards portés par la société civile en matière de gouvernance mondiale. Le directeur de la campagne en faveur d'une assemblée parlementaire de l'ONU, Andreas Bummel, écrit dans un article sur la proposition principale de cette campagne, que “les organes intergouvernementaux sont largement déconnectés d'une vision, d'une participation, et de délibérations démocratiques.” Il insiste sur le fait que “le droit à la gouvernance démocratique” ainsi qu'inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et dans l'Engagement sur les Droits Civiles et Politiques est “indivisible et ne peut pas être limité au niveau national” alors que “l'agenda et la prise de décision sur les politiques importantes évoluent vers les Nations-Unies et leurs institutions spécialisées aussi bien que vers des forums internationaux tels que le G8 et le G20. Une Assemblée Parlementaire des Nations-Unies, dit-il, constituerait un moyen “d'améliorer la gouvernance mondiale en ajoutant un complément démocratique et indépendant aux organes intergouvernementaux actuels.”

Dans l'avant-propos du rapport, le Secrétaire Général de CIVICUS, Dhananjayan Sriskandarajah, insiste sur “l'urgente nécessité de démocratiser la gouvernance mondiale, de soutenir une plus importante participation des citoyens dans la prise de décision et de créer un environnement qui permette à la société civile de s'engager substantiellement dans ces processus.

Site web du Rapport 2014 sur l'Etat de la Société Civile

Image en haut: Assemblée Mondiale de CIVICUS à Montréal, septembre 2012. Crédit photo: Tristan Brand

Traduction : François Leray